Comment planifier son congé maternité ?

Planifier son congé maternité et apprendre à déléguer.

Témoignage de Caroline Webster, responsable des ressources humaines

Depuis trois ans, Caroline Webster est responsable RH d’une plateforme logistique pour un grand fabricant américain de pelles de chantier mécaniques. Au sein d’une unité qui emploie 220 personnes, la jeune femme de 30 ans est chargée du recrutement, de la formation et de l’accompagnement managérial de la direction. Dans quelques mois, elle va avoir un bébé. Pour pallier son absence à venir, elle a commencé à former sa « doublure »…

Jusqu’ici, comment vous organisiez-vous pour faire face à vos absences ?

D’habitude, lorsque je suis en vacances, je ne suis jamais remplacée. Je pars en congé en août et à Noël, lorsque mon entreprise ferme. J’essaie toujours d’en faire le maximum avant et après. Je forme mes assistantes pour gérer les choses simples qui ne peuvent pas attendre, les accidents du travail par exemple. Elles assurent le lien avec ma direction. Les projets plus techniques comme la formation du personnel attendent mon retour.

Votre grossesse va-t-elle bouleverser cette organisation ?

Évidemment ! Ce système de dépannage ne pourra pas fonctionner pendant mes quatre à cinq mois d’absence. Et à mon retour, je ne pourrai pas reprendre mon rythme actuel immédiatement. En mai dernier, j’ai donc pris une stagiaire pour la former. Vu les compétences et la motivation qu’elle démontre, je compte l’embaucher comme assistante RH. Lorsque je partirai en congé de maternité, elle me remplacera pour le recrutement et la formation du personnel. Les tâches plus managériales vont être reprises par les responsables des différents services de l’entreprise.

Est-ce difficile de se faire remplacer, même temporairement ?

Comme tout le monde, j’ai une certaine peur de déléguer. Je fais partie des gens qui ont un fort besoin de reconnaissance et le travail est une source d’épanouissement importante à mes yeux. Beaucoup de gestionnaires craignent de perdre un peu de leur suprématie en étant remplacés. On peut avoir la tentation de ne pas prendre d’effectifs supplémentaires et de tout faire tout seul. Par la force des choses, je vais avoir à déléguer davantage. La question est : comment retrouver sa place ? Il me faudra transformer du quantitatif – travailler 12 heures par jour – en qualitatif, à savoir amener une vraie valeur ajoutée dans mon domaine d’expertise et développer des qualités managériales.

Inquiète ?

Pas vraiment. J’ai de plus en plus confiance en moi… La culture de mon entreprise est d’offrir des plans de carrière à ses cadres. Mon absence va être comblée, alors que dans une PME, elle aurait été plus problématique. Et puis, sans prétention, il faut relativiser… Ma remplaçante sort de l’école alors que je cumule sept ans d’expérience !


Commentaires

Réseau d'emplois Jobs.ca