Pression mentale au travail : trop, c’est quand ?

À quel point peut-on supporter la pression mentale au travail? Tout comme le corps peut soulever une certaine charge, la tête peut supporter une certaine pression mentale. Quels sont les signes à surveiller au travail pour éviter le point de non-retour qui ferait sauter la soupape?

« C’est important de prendre du temps de repos en dehors du travail, mais aussi des pauses pendant le boulot, comme aller à la machine à café et discuter de tout et de rien avec des collègues. Sur les chaînes de production, c’est un peu moins régi que lorsqu’on est employé de bureau, mais les pauses sont nécessaires », évalue Julie Dextras-Gauthier, professeure adjointe en gestion des ressources humaines à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval.

« Technostress »

Les technologies peuvent être positives, mais aussi alimenter ce que l’on nomme le « technostress ». « En bref, c’est l’impact de l’utilisation des nouvelles technologies sur le temps de repos. Pour rester efficace, on doit absolument apprendre à recharger nos batteries et ne pas penser au travail. La plupart des gens ont des emplois qui le permettent, mais c’est peut-être plus difficile pour les urgentologues et les travailleurs sur appel », note Julie Dextras-Gauthier.

Grâce aux technologies de l’information, on peut répondre et travailler d’où on veut, quand on veut. On gagne en autonomie, mais d’un autre côté, les heures de travail s’étirent. « C’est insidieux, on finit par avoir du mal à décrocher du travail. Il y en a même qui déposent leur téléphone cellulaire sur leur table de nuit, pour ne rien rater », illustre Mme Dextras-Gauthier.

De là l’importance de surveiller les signaux de détresse que notre corps pourrait nous envoyer, comme une perte d’appétit, de la difficulté à se concentrer, des problèmes de sommeil et des maux d’estomac.

Éviter la pression mentale au travail: Une déconnexion nécessaire

Le phénomène du FOMO (fear of missing out, ou la peur de manquer une information importante) est bien réel. « Au travail, tout le monde peut en souffrir. Il n’y a pas de catégorie d’emploi qui n’est pas touchée, puisque c’est lié aux nouvelles technologies. On peut être connecté presque partout », estime Julie Dextras-Gauthier.

Pour être efficace et éviter la pression mentale au travail, on doit se donner un temps de repos et se fixer des plages horaires pour répondre aux appels et aux courriels du travail. « Des problèmes au bureau, il y en aura toujours, poursuit la professeure adjointe. Il faut savoir mesurer ce qu’on est capable de prendre, mais aussi fermer les livres et pratiquer une activité de détente, que ce soit de la lecture, de la méditation ou encore de la marche. »

En raison de l’ampleur qu’a prise le phénomène de la « non-déconnexion », la Loi sur la déconnexion au travail a été adoptée en 2017 en France. « Sauf pour un urgentologue ou pour un travailleur de garde, les employés ne sont pas tenus de répondre à leurs courriels en dehors des heures de bureau. Au Québec, nous n’en sommes pas rendus encore là, et ce n’est pas documenté, mais le danger nous guette », conclut la spécialiste en gestion des ressources humaines.

 

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