Le contrat temporaire sous tous les angles

La recherche d’efficacité dans la mondialisation, le souhait d’alléger les coûts salariaux, la modification de la composition de la main d’œuvre (immigrants, femmes avec enfants) expliquent, en partie, pourquoi le contrat temporaire connaît une croissance régulière depuis plusieurs années. Tour d’horizon sur le contrat temporaire.

Contrat temporaire : Quelques définitions sont  bienvenues !

Statistiques Canada regroupe sous le terme de travail temporaire les trois contrats suivants :

  • L’emploi à contrat : l’employeur précise au moment de l’embauche du salarié que le contrat prendra fin à une date précise ou lorsque le projet pour lequel il est embauché est achevé.
  • L’emploi saisonnier signifie que le niveau d’embauche varie selon les saisons. On y a recours notamment dans le secteur primaire (pêche, agriculture), la construction, le commerce (vendeur, caissier) ou encore le tourisme (guide touristique, serveur, cuisinier, camps de jour, parc d’attraction).
  • L’emploi occasionnel offre des horaires de travail très fluctuants d’une semaine à l’autre. Dans ce cas, l’employé est appelé par l’employeur pour venir travailler quand le besoin se fait ressentir sans que cela ne soit inscrit, prévu dans son horaire de travail. Aussi appelé employé de remplacement ou employé supplémentaire, l’employé occasionnel remplace un salarié absent ou vient répondre à une demande croissante subite (professeur, infirmière, réceptionniste, restauration).

 

Évolution et répartition de l’emploi temporaire

D’après une Enquête de Statistiques Canada sur la main d’œuvre réalisée entre 2009 et 2017, le nombre de contrats permanents est passé de 12 381 0000 à 13 461 200, soit une augmentation de 8.72 %, alors que durant cette même période, les contrats temporaires ont connu une progression de 37,6%, passant de 1 766 000 à 2 430 300.

 

Au sein du contrat temporaire, la répartition entre « à contrat », « saisonnier » et « occasionnel » est restée relativement stable depuis 2009, même si la période a connu quelques fluctuations. Aujourd’hui, les emplois à contrat, encore appelés à terme, représentent 51.2 % des contrats temporaires. Quant aux saisonniers et aux occasionnels, ils représentent 26.3 %et 21.5%.

Au sein de l’emploi saisonnier, au note une baisse de 23 % dans l’industrie primaire (pêche, forêt) au profit des secteurs de la construction (+ 8 %) et de l’information et la culture (+ 10 %).

 

Derrière ces chiffres, un visage 

Derrière l’idée assez répandue que les contrats temporaires sont offerts davantage aux femmes, aux jeunes ou encore aux personnes ayant un niveau d’éducation faible, des précisions sont à apporter pour refléter la réalité de la situation.

  • Homme/femme : alors qu’une légère différence liée au sexe existe pour les contrats permanents (50,7 % pour les hommes et 49,3 % pour les femmes), des différences sont à noter pour les contrats temporaires avec une représentation féminine plus importante pour les emplois à contrat (53,6 %) et les occasionnels (60,4 %) et, à l’inverse, une large présence d’hommes pour les emplois saisonniers (64.1 %).  
  • Âge : les tranches d’âge les plus représentées varient selon le type de contrats temporaires. Pour les emplois à contrat, les plus représentés sont les 25 à 54 ans (57.5 %) ;  pour les saisonniers, on parle de la tranche 15 à 24 ans avec 46 % ; pour les occasionnels, ce sont à nouveau les 15 à 24 ans (45,4 %).
  • Éducation : les personnes n’ayant pas de diplôme secondaire sont fortement embauchées en contrats saisonniers (26,5 %) et occasionnels (22,7 %) et faiblement recrutées dans le cadre d’un emploi permanent (10,7 %) ou à contrat (9,1 %). Pour les salariés disposant d’un certificat ou d’un diplôme post-secondaire, la répartition entre les différents types de contrats est relativement identique :  permanent 44,5 %, contrat 41 %, saisonnier 41,6 % et occasionnel  42,4 %. En revanche, la disparité est forte une fois que le salarié a atteint le niveau universitaire : les embauches à contrat représentent 34,9 %, les permanents 24,4 %, les occasionnels 15,7 % et les saisonniers 7,5 %.
  • Type de famille : les contrats permanents sont davantage confiés aux personnes en couple (63,5 %) plutôt qu’aux célibataires (27,7 %) qui, eux, travaillent davantage en contrat occasionnel (55 %) que les couples (38,7 %).  
  • Province : Alors que l’Île-du-Prince-Édouard est la province qui offre le moins de contrats temporaires (2,2 %), l’Ontario est en tête avec 34,6 %, le  Québec étant à 16,1 %.


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